Voltera est l’une des meilleures entreprises en démarrage du Canada de même qu’une société pionnière dans le domaine de l’électronique additive. Son objectif est d’imprimer des composantes électroniques sur tout et n’importe quoi, ouvrant un monde de possibilités.
Au fil des années, la pertinence des études universitaires a fait l’objet de bien des débats dans l’univers des entreprises en démarrage. Le décrocheur devenu sommité du milieu technologique est un arc narratif grandement applaudi dans la Silicon Valley. Cependant, pour les cofondateurs de Voltera, établie à Waterloo, non seulement l’université en a valu la peine, mais elle est également à l’origine de leur entreprise.
Ce qui a commencé comme un projet scolaire pour les étudiants en génie de l’Université de Waterloo s’est transformé en l’une des entreprises en démarrage affichant la croissance la plus rapide au Canada, alors que Voltera trace de nouvelles voies dans le domaine de l’électronique.
Plus précisément, Voltera se spécialise dans l’électronique additive, qui a le potentiel d’ouvrir un monde de possibilités, comme des espadrilles munies de circuits électroniques qui suivent vos trajets de course à pied ou des manteaux dont les poches à chauffage intelligent réagissent à la température extérieure. L’objectif est d’imprimer des composantes électroniques sur presque tous les matériaux d’une manière également plus durable que les méthodes de fabrication traditionnelles.
L’impression 3D de prochaine génération
Au départ, les fondateurs de Voltera se sont inspirés de l’essor de l’impression 3D du début des années 2010. « Nous avons commencé en 2013, alors que trois d’entre nous suivions le programme de mécatronique et l’un d’entre nous, le programme de nanotechnologie. Nous avons répété l’histoire classique du petit groupe d’étudiants en génie qui collaborent dans le cadre d’un projet académique et qui décident de fonder une entreprise, raconte Jesus Zozaya, cofondateur et chef de la direction. Ce qui nous distinguait, par contre, c’est qu’il y a habituellement deux ou trois fondateurs, alors que nous étions quatre. »
Encore aux études, ils se sont laissés fasciner par les occasions présentées par les imprimantes 3D. « Nous les trouvions géniales et très intéressantes. L’un des cofondateurs, James, en avait une chez lui et nous nous sommes dit que ce serait fantastique d’en créer une pour l’électronique, poursuit M. Zozaya. Ainsi, au lieu d’utiliser du plastique brut pour créer des composantes mécaniques, nous avons décidé d’avoir recours à de l’encre à base d’argent pour tracer des cartes de circuit. »
L’équipe a participé à un concours d’argumentaires organisé par Velocity, un incubateur situé sur le campus de l’Université de Waterloo, qui lui a rapporté une certaine somme d’argent. « Ce n’était pas un énorme montant, mais à ce moment-là, nous avions l’impression d’avoir remporté le gros lot, se souvient M. Zozaya. On connaît la suite. »
Plus on est de cofondateurs, plus on rit ?
On peut aisément imaginer que quatre jeunes entrepreneurs en quête de succès dans un secteur ultra-compétitif pourraient rimer avec catastrophe. Pourtant, pour M. Zozaya et ses cofondateurs Katarina Ilic, James Pickard et Alroy Almeida, leurs différences constituent un atout plutôt qu’un handicap.
« Il n’était pas toujours évident de tous nous mettre d’accord, et nous avons des personnalités très différentes, mais dans l’ensemble, nous nous complétons bien, affirme le chef de la direction. Je m’estime personnellement très chanceux que mes cofondateurs soient en fait mes meilleurs amis. J’ai rencontré certains fondateurs d’entreprise qui ne s’entendent pas en dehors du travail, ce qui me semble navrant. »
Leur réussite, tout comme leur santé mentale, repose en partie sur le fait que, bien qu’ils se soient tous dirigés vers une expertise distincte, ils n’ont jamais adopté un fonctionnement entièrement en silos et ne s’empêchent pas de donner un coup de main dans d’autres domaines, au besoin.
« Au tout début, je penchais davantage vers la conception logicielle et électrique, tandis que James s’intéressait davantage à l’aspect de la mécanique et de la production. Nous faisions donc tous deux un travail plus concret. Katarina est progressivement passée aux ventes et Alroy s’occupait pratiquement de tout le reste, comme présenter notre candidature à des concours d’argumentaires et planifier des campagnes de marketing, explique M. Zozaya. Au final, toutefois, dans une entreprise aussi petite, on ne décide pas véritablement ce que l’on souhaite faire. On fait ce que l’on doit faire. »
« Au fil du temps, chacun trouve ce dans quoi il est bon. Cependant, ce dans quoi on est bon ne nous plaît pas nécessairement. »
Parfois, il faut donc mettre son ego de côté ou sortir de sa zone de confort. « Au fil du temps, chacun trouve ce dans quoi il est bon. Cependant, ce dans quoi on est bon ne nous plaît pas nécessairement », dit-il en riant.
Les avantages et les inconvénients d’être jeune
Bien que de lancer une entreprise technologique ne soit jamais dénué d’embûches, le faire en tant que jeune étudiant comporte des défis uniques, mais offre aussi des occasions.
« C’est un peu une épée à double tranchant, explique M. Zozaya. D’un côté, lorsqu’on est jeune, on est convaincu qu’on va se lancer et prendre d’assaut le monde. C’est un énorme avantage si on bâtit quelque chose de concret, comme une entreprise de composants matériels, car ce type d’entreprise est difficile à exploiter et on aura donc besoin de toute l’assurance possible. »
L’assurance a toutefois des limites. « L’envers de la médaille, c’est qu’on est seulement des étudiants sans véritable expérience de travail. Nous avions fait des stages, mais c’était à peu près tout, poursuit-il. On fait donc des erreurs qui auraient pu être évitées si on avait été dans le domaine depuis plus longtemps. Parfois, il est plus facile d’avoir recours à des cadres éprouvés d’établissement des objectifs et des indices de rendement clés que de tenter de réinventer la roue. »
En quoi consiste exactement l’électronique additive ?
Pour bien comprendre ce qu’est l’électronique additive, le mieux est d’en savoir d’abord un peu plus sur l’électronique traditionnelle. « Dans le domaine de l’électronique traditionnelle, les cartes de circuit se retrouvent dans n’importe quel produit muni d’un interrupteur Derrière le plastique de tout appareil, par exemple une souris d’ordinateur, il y a une petite carte verte avec des circuits », indique M. Zozaya.
Ces cartes sont généralement fabriquées à l’aide d’une technologie soustractive. Ce procédé, explique-t-il, est semblable à celui employé par un sculpteur qui part d’un gros bloc de pierre et taille ce dont il n’a pas besoin. « On commence donc avec un élément brut, puis on enlève ce qu’on veut. »
Cette façon de faire limite les endroits où les composantes électroniques peuvent être placées, en plus de créer des résidus.
« La fabrication additive, qui est probablement l’approche la plus intuitive, permet quant à elle d’ajouter seulement ce qu’on veut, un peu comme un peintre qui dessine sur une toile, poursuit le fondateur. En général, ce procédé crée bien moins de gaspillage que la fabrication soustractive, de sorte qu’il est aussi le plus rentable et le plus écoresponsable. »
« Nous pourrions bientôt avoir des leggings de sport qui mesurent notre activité musculaire grâce aux composantes électroniques qui sont directement intégrées au tissu. »
Puisqu’elle nous permet d’ajouter du matériel à la surface de notre choix plutôt que d’en retirer, l’électronique additive donne la possibilité de créer des circuits dans ce que M. Zozaya appelle des « emplacements non traditionnels ».
« Nous pourrions bientôt avoir des leggings de sport qui mesurent notre activité musculaire grâce aux composantes électroniques qui sont directement intégrées au tissu. Un autre exemple serait une veste munie de poches chauffantes. L’idée est que cette technique nous permet d’innover et de réfléchir à de nouveaux emplacements pour les composantes électroniques afin de rendre notre quotidien plus agréable. »
Voltera offre actuellement deux produits. V-One est une imprimante de cartes de circuit imprimé qui permet aux créateurs de produire rapidement des prototypes et d’obtenir une rétroaction immédiate par rapport à leurs créations, accélérant ainsi le rythme de l’innovation. NOVA permet d’imprimer des composantes électroniques flexibles, extensibles et adaptables au moyen d’un vaste éventail de matériaux.
Les produits de Voltera ont donné lieu à plusieurs produits d’avant-garde, dont des lunettes intelligentes anti-procrastination conçues pour stimuler la productivité. Elles utilisent l’intelligence artificielle pour surveiller ce que la personne qui les porte regarde et la motiver à se concentrer sur la tâche à accomplir.
Votre imprimante vous apporte-t-elle de la joie ?
L’élimination des obstacles à l’innovation étant au cœur de son énoncé de mission, Voltera est fière de la convivialité et de la facilité d’utilisation de V-One et de NOVA, qui ne nécessitent aucune expérience antérieure. « Certains de nos concurrents vendent une formation de deux semaines avec leur appareil, affirme M. Zozaya. Ça nous semble étrange, car une formation n’est pas nécessaire pour utiliser nos produits. Deux heures suffisent pour apprendre à s’en servir. C’est tout. »
Pour Voltera, l’expérience utilisateur n’est pas seulement pratique. L’aspect esthétique compte également. L’entreprise soutient que les outils n’ont pas à être laids. « Dans notre domaine, de nombreuses entreprises mettent l’accent sur les composants matériels et les capacités de l’appareil, par exemple la résolution minimale ou la vitesse d’impression. Elles ont cependant tendance à négliger l’expérience logicielle ou l’apparence des systèmes de soutien », dit-il.
Cet engagement envers la fonction et la forme a mené Voltera à devenir la toute première entreprise canadienne à remporter le prestigieux prix James Dyson en 2015 pour son imprimante V-One. Le prix était accompagné d’une somme de 30 000 £ qui a aidé l’entreprise en démarrage à accélérer sa croissance, tout en renforçant sa croyance que les appareils devraient être à la fois fonctionnels et esthétiques.
De plus, Voltera a récemment reçu un prix European Product Design Award pour l’innovation de l’année de même qu’un prix Good Design en 2023.
Comme l’atteste M. Zozaya, « travailler avec un appareil qui est bien conçu apporte un peu de joie ».
Pour en apprendre davantage sur Voltera, veuillez visiter son site Web à l’adresse voltera.io.
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