Les trois phases d’une entreprise en démarrage sont la phase précoce, le financement de série A et la croissance. Il est utile de savoir à quelle étape vous vous trouvez afin d’orienter votre stratégie de collecte de fonds et vous préparer à ce qui s’en vient. Laith Shukri, directeur général, Engagement de l’écosystème , RBCx explique les différences.
Toutes les entreprises naissent d’une idée géniale. L’origine de ces éclairs de génie, qu’il s’agisse d’un moment de révélation, d’une percée scientifique ou de la connaissance intime d’un secteur ayant besoin de changement, diffère selon l’entrepreneur. Cependant, quelle que soit la manière dont une idée voit le jour, elle déclenche un parcours de démarrage qui comprend des phases par lesquelles la plupart des entreprises de l’écosystème technologique passent.
Plusieurs phases marquent la progression d’une entreprise, depuis ses tous débuts, à savoir l’étape de préamorçage , jusqu’à sa sortie. Bien que les phases qu’une entreprise en démarrage doit traverser ne soient pas coulées dans le béton, elles sont souvent au nombre de trois : phase précoce, financement de série A et croissance. Lorsque vous savez où votre entreprise se situe dans ce processus, vous êtes mieux en mesure d’évaluer la distance qui vous sépare de votre objectif ultime, généralement un premier appel public à l’épargne (PAPE) ou la vente de l’entreprise, et de mettre au point votre stratégie de collecte de fonds et de placement pour entreprise en démarrage. Il n’est pas rare que les autres parties prenantes, comme les investisseurs, se reportent aux phases de démarrage pour prendre des décisions de placement éclairées. Dans cet article, nous verrons :
- Ce qu’est une entreprise en démarrage
- Ce qui distingue une entreprise en démarrage d’une entreprise traditionnelle
- Les principales caractéristiques de chaque phase de démarrage
Qu’est-ce qu’une entreprise en démarrage ?
Une entreprise en démarrage, ou jeune pousse, est une entreprise qui a été lancée depuis peu et qui en est aux premiers stades d’exploitation. Contrairement à une entreprise traditionnelle, une entreprise en démarrage est mise sur pied dans le but de bouleverser le marché et d’étendre rapidement ses activités. L’innovation est donc souvent caractéristique de ce type d’entreprise, qu’elle offre des produits ou des services.
« Une entreprise en démarrage dispose obligatoirement de certains droits de propriété intellectuelle sous-jacents ou d’un avantage concurrentiel qui l’aident à prendre de l’expansion et à attirer des clients en répondant mieux à leurs besoins que la concurrence. »
« Une entreprise en démarrage dispose obligatoirement de certains droits de propriété intellectuelle sous-jacents ou d’un avantage concurrentiel qui l’aident à prendre de l’expansion et à attirer des clients en répondant mieux à leurs besoins que la concurrence », explique Laith Shukri, directeur général, Engagement de l’écosystème à RBCx. Les fondateurs ont peut-être constaté une stagnation du marché et découvert un créneau qui est mûr pour un changement. « Vous voyez ce qui commence à se détériorer, alors vous intervenez, analysez la situation, provoquez des bouleversements et bâtissez quelque chose de mieux. »
Subissant d’énormes pressions pour étendre leurs activités rapidement, les entreprises en démarrage utilisent généralement leur trésorerie tout au long de chaque phase (la durée de vie d’une entreprise en démarrage est de 7 à 10 ans en général, mais elle peut aussi être bien moins longue). Comme il leur est impératif d’amasser suffisamment de fonds pour poursuivre sur leur lancée et financer leur croissance rapide, la plupart font appel à des sociétés de capital-risque, lesquelles voient un potentiel dans l’entreprise et dans sa capacité à offrir un rendement. Le fait que votre entreprise se trouve ou non dans l’une des phases de démarrage influence souvent votre capacité à attirer du capital-risque ou d’autres types de financement d’entreprise en démarrage.
Quelle est la différence entre une entreprise en démarrage et une entreprise traditionnelle ?
Lorsqu’un entrepreneur lance une petite entreprise traditionnelle, ce n’est jamais dans l’intention de bouleverser ou de dominer le marché. L’objectif est plutôt de gagner un revenu stable, bien que certains prévoient agrandir leur entreprise plus tard si les conditions du marché le permettent. Les propriétaires d’une entreprise traditionnelle ont parfois le désir de se consacrer à une passion ou d’être leur propre patron. Certaines entreprises ont même de grandes ambitions dès le départ, aspirant au parcours d’une entreprise en démarrage, mais reviennent à une exploitation traditionnelle lorsqu’elles ne réussissent pas à répondre aux exigences et aux attentes qui s’y rattachent. Ces entreprises visent souvent à assurer un certain style de vie aux fondateurs.
Quelles sont les phases d’une entreprise en démarrage ?
Les trois phases d’une entreprise en démarrage sont la phase précoce, le financement de série A et la croissance. Ces phases peuvent ensuite être subdivisées de la manière suivante : préamorçage, amorçage, croissance, maturité et sortie. Il est toutefois important de noter que chaque jeune pousse ne connaît pas nécessairement toutes les phases. Certaines passent directement de la phase précoce à la sortie, tandis que d’autres restent bloquées longtemps dans une même phase avant d’être acquises ou de mettre fin à leurs activités sans aller plus loin. Le moment d’entrer dans une phase particulière est également propre à chaque organisation et dépend de divers facteurs, notamment le marché, la conjoncture, le gouvernement et le secteur.
1. Phase précoce
À la phase précoce, les entreprises en démarrage ont une idée novatrice et un semblant de plan d’affaires. Pour aller plus loin, les fondateurs doivent développer davantage le produit afin de déterminer s’il est évolutif et adapté au marché. Cette phase peut être subdivisée en phases de préamorçage et d’amorçage.
Phase de préamorçage
La phase de préamorçage commence par un produit ou un service qui repose habituellement sur la technologie ou sur la propriété intellectuelle et qui a le potentiel d’être élargi. C’est à ce stade qu’une fondation solide est bâtie en vue de soutenir le rigoureux parcours de démarrage qui suivra. Au cours de cette phase, les fondateurs définissent la vision et la mission de l’entreprise, entament le développement d’un prototype et commencent à mettre sur pied une équipe pouvant concrétiser leur vision.
« La principale différence entre la phase de préamorçage et celle de l’amorçage est probablement la présence ou non d’un produit, note M. Shukri. Lors du préamorçage, vous travaillez encore sur la version alpha ou sur une idée de votre produit. »
Financement au stade de préamorçage
Dans cette phase, la plupart des entrepreneurs ont recours à un financement d’amorçage en faisant appel à leurs propres ressources financières et à la générosité de leur famille et de leurs amis pour faire croître l’entreprise.
Phase d’amorçage
Cette phase est caractérisée par la validation d’une idée. Les entreprises en démarrage mettent l’accent sur l’adéquation du produit au marché et sur l’évolution du produit préliminaire développé à l’étape du préamorçage en prototype fonctionnel. À ce stade, l’entreprise a également de premiers clients qui testent la viabilité du produit et génèrent des revenus.
« Vous avez quelques clients payants, mais ils ne déboursent pas tous les mêmes montants parce que vous avez probablement acquis des acheteurs précoces en leur vendant un produit à rabais. »
« Vous n’avez sans doute pas de modèle d’affaires à proprement parler, mais vous avez une idée de ce à quoi il pourrait ressembler, précise M. Shukri. « Vous avez quelques clients payants, mais ils ne déboursent pas tous les mêmes montants parce que vous avez probablement acquis des acheteurs précoces en leur vendant un produit à rabais. » Au moyen d’une étude de marché et de négociations, les entreprises en démarrage à l’étape d’amorçage solidifient le prix de vente de leur produit.
À ce stade, l’un des défis consiste à déterminer si l’entreprise est prête à aborder des clients plus importants pour conclure de plus grosses affaires. « Cette phase comporte généralement un risque très grand, car vous pourriez vous retrouver à court de liquidités avant que le client important ne prenne sa décision », explique M. Shukri, qui recommande aux entreprises en démarrage de se concentrer sur les plus petits clients à cette étape afin de générer un revenu nécessaire pour se maintenir à flot.
Financement au stade de préamorçage
Le financement de démarrage provient généralement d’investisseurs providentiels, d’accélérateurs d’entreprise et de sociétés de capital-risque. C’est alors le moment de bâtir un argumentaire convaincant afin d’amasser du capital d’amorçage.
Pour ceux qui fondent leur première entreprise, il peut être particulièrement difficile d’obtenir du financement aux phases de préamorçage et d’amorçage, tandis que les entrepreneurs expérimentés sont plus susceptibles d’attirer des investisseurs en raison de leurs succès antérieurs et des relations qu’ils ont établies.
« Au Canada, il y a très peu d’investisseurs institutionnels, comme les sociétés de capital-risque, qui s’intéressent aux entreprises au stade d’amorçage. Il peut donc être difficile de trouver du capital de démarrage », affirme M. Shukri.
2. Série A
Lorsqu’une entreprise en démarrage atteint cette phase, elle a réglé la plupart des problèmes initiaux liés à l’adéquation du produit au marché et à l’acquisition de clientèle. À ce moment-là, le produit a été perfectionné et est adapté au marché. L’entreprise en démarrage a des clients réguliers, a réduit l’attrition et a établi une stratégie d’acquisition de clientèle efficace. Contrairement aux phases précédentes, l’entreprise dispose de données précises pour prouver sa viabilité, ce qui est nécessaire pour obtenir du capital-risque.
« Vous cessez d’axer vos efforts sur le produit pour les diriger vers les ventes et le marketing afin d’accroître l’acquisition de clientèle. »
« Lorsque vous êtes arrivé à ce stade, vous avez bâti votre entreprise et l’avez fait croître, explique M. Shukri. Vous cessez d’axer vos efforts sur le produit pour les diriger vers les ventes et le marketing afin d’accroître l’acquisition de clientèle. » Loin de ralentir, votre entreprise en démarrage doit obtenir des fonds pour faire croître ses activités, agrandir son équipe et pénétrer de nouveaux marchés.
« Vous avez déterminé avec exactitude qui sont vos clients cibles et vous avez éliminé la concurrence, ou alors il ne reste que très peu de concurrents, et vous êtes maintenant établi dans le marché », poursuit M. Shukri.
Financement dans la phase de financement de série A
Il s’agit de la phase où l’entreprise présente un argumentaire aux investisseurs dans le but d’obtenir du financement de série A. Les entreprises en démarrage perfectionnent souvent leur argumentaire au moyen de paramètres qui prouvent aux investisseurs qu’elles ont l’équipe et le modèle d’affaires adéquats pour bâtir une entreprise susceptible de dominer le marché. Votre première ronde fructueuse a le potentiel d’établir une fondation pour attirer de futurs investissements. De plus, la pression de croître rapidement prend de l’ampleur à ce stade.
« Une grande pression est exercée sur la croissance, explique M. Shukri. Les sociétés de capital-risque s’attendent à ce que vous connaissiez une croissance continue. Vous devez vous montrer à la hauteur de votre évaluation et la dépasser pour la ronde suivante. »
3. Croissance et maturité
À cette étape, l’entreprise est bien établie, compte de nombreux clients et étend sa présence géographique. L’effectif augmente dans les secteurs de l’ingénierie, des ventes et du marketing afin de répondre à la demande croissante d’une entreprise en expansion rapide.
« Les entreprises qui se trouvent à ce stade ajoutent des produits, acquièrent d’autres entreprises, songent à entrer en bourse et prennent de plus en plus d’ampleur », décrit M. Shukri.
Financement au stade de croissance et de maturité
Chaque ronde de financement (à compter de la phase de financement de série A) est d’environ 12 à 18 mois. Dans cette phase, les entreprises en démarrage passent à un financement par capital-risque de série B, puis de série C, D, etc. Elles obtiennent ces capitaux auprès de sociétés de capital-risque, d’investisseurs constitués en société et de fonds d’actions de sociétés fermées. Cela ne signifie pas que d’amasser des fonds de série B est facile, ni qu’il est garanti de pouvoir le faire. Les enjeux sont élevés, tout comme les attentes. Les investisseurs veulent une preuve financière détaillée du rendement actuel de votre entreprise, de sa réussite financière projetée et d’un indicateur éloquent de la part des investisseurs de la première ronde sous forme de financement de suivi. Le moment est donc venu de parfaire votre argumentaire pour qu’il puisse résister à un examen minutieux.
« À ce stade, vous devez réaliser bien plus d’analyses financières », précise M. Shukri, ajoutant que les investisseurs veulent connaître les données détaillées, comme la croissance d’une année sur l’autre, le revenu annualisé , le revenu annuel récurrent et le ratio valeur à vie du client/coût d’acquisition par client (VVC/CAC).
« Effectuez toujours un contrôle diligent de vos investisseurs, comme ils le font pour votre entreprise. »
Il incombe également aux fondateurs de se familiariser davantage avec les investisseurs potentiels avant de signer. « Effectuez toujours un contrôle diligent de vos investisseurs, comme ils le font pour votre entreprise, suggère M. Shukri. Essayez de comprendre qui sont ces personnes, car après avoir conclu la convention entre actionnaires, vous serez lié à elles pour les cinq à sept prochaines années. »
Le financement d’amorçage-investissement est une autre source potentielle de financement pour les entreprises appuyées par du capital-risque. Le financement d’amorçage-investissement est un type de prêt offert par certaines banques et certaines institutions financières prêteuses non bancaires qui peut prolonger l’espérance de trésorerie d’une entreprise en démarrage après une opération de capital-risque.
4. Plan de sortie
La dernière phase d’une entreprise en démarrage est la sortie, c’est-à-dire le moment où le cycle de financement se conclut. Au départ, la plupart des fondateurs d’entreprises ayant réussi à traverser les étapes de démarrage avaient pour but de réaliser un premier appel public à l’épargne (PAPE).
« À ce stade, vous avez probablement amassé des capitaux de 250 millions de dollars ou plus et vous avez des bureaux partout dans le monde, illustre M. Shukri. Vous êtes un acteur important au sein de votre marché et vous êtes prêt à sonner la cloche d’ouverture de la Bourse de New York. »
M. Shukri prévient cependant que très peu parviennent à cette étape. De nombreuses entreprises mettent la pancarte à vendre au cours du cycle de démarrage, en particulier s’il devient évident qu’elles ne peuvent pas élargir leurs activités au rythme ou dans la mesure qu’attendent les investisseurs.
Comment accélérer la croissance de votre entreprise en démarrage avec RBCx
En tant que prêteur dans l’écosystème technologique, RBCx met à profit sa vaste expertise pour soutenir et guider les entreprises en démarrage tout au long de leurs stades de croissance. « Ce qui nous distingue, c’est que nous avons bâti notre organisation expressément pour servir les entreprises technologiques et en démarrage, explique M. Shukri. Nous parlons le langage des entreprises en démarrage. »
L’équipe de RBCx regroupe des experts, y compris des sociétés de capital-risque et des fondateurs chevronnés. Les clients peuvent également glaner de précieux renseignements par l’entremise de Projets Entreprise RBCx qui continuent d’évoluer et de croître.
RBCx appuie certains des innovateurs et des générateurs d’idées les plus audacieux du Canada. Nous transformons notre expérience, nos réseaux et notre capital en avantage concurrentiel pour que vous puissiez opérer des changements durables. Parlez dès maintenant à un directeur relationnel pour en savoir plus sur la façon dont nous pouvons aider votre entreprise à croître.