Depuis des décennies, les entreprises américaines spécialisées en sciences de la vie et financées par capital-risque utilisent l’endettement pour limiter économiquement la dilution du capital en attendant la prochaine étape clinique majeure. RBCx est la première banque canadienne à se doter d’une équipe crédit spécialisée dans ce secteur afin de proposer des financements par dette de risque aux sociétés financées par capital-risque qui ne génèrent pas encore de revenus.

Bien que les capitaux propres constituent souvent la principale source de financement des entreprises en démarrage, le financement par dette de risque peut venir s’ajouter à ces capitaux en raison des avantages uniques qu’elle représente pour les jeunes entreprises en plein essor. Toutefois, comment déterminer si le financement par dette de risque convient à votre entreprise, et à quel moment ? Cet article porte sur les aspects fondamentaux du financement par dette de risque et procure un éclairage unique aux entreprises du secteur des sciences de la vie qui en sont aux stades clinique (et ne génèrent pas encore de revenus) et de la commercialisation.

En quoi consiste le financement d’amorçage-investissement ?

Commençons par expliquer ce que le financement par dette de risque n’est pas. Ce financement ne vise pas à substituer les capitaux propres, et évite d’accabler l’entreprise avec des intérêts disproportionnés ou une structure de remboursement qui freine sont développement. Le financement par dette de risque n’est pas assorti de clauses de revenu ou de liquidité que les entreprises en croissance auraient du mal à respecter.

Il s’agit d’un type de prêt qui permet d’injecter des capitaux supplémentaires dans une jeune entreprise financée par du capital derisque afin de réduire le coût global du capital, de minimiser la dilution pour les fondateurs et d’accroître la liquidité de trésorerie. La structure est similaire à un prêt à terme, avec une longue période de versement, sur intérêts seulement, pendant laquelle l’entreprise peut choisir si et quand elle retire le solde du prêt. Viennent ensuite des versements d’intérêts et d’amortissement qui doivent être effectués dans un délai donné.

Le financement par dette de risque peut donc permettre de compléter une ronde de financement par émission d’actions sans incidence significative sur la structure du capital. Il faut toutefois garder en tête que cette forme de financement comprend une position nominale en bons de souscription qui a pour but de faireconverger la vision du prêteur à celle de l’entreprise.

Quelles sont les particularités du secteur des sciences de la vie ?

Des biotechnologies (étape clinique) aux technologies médicales en passant par les outils de diagnostic et de recherche, le secteur des sciences de la vie est gourmand en capitaux et nécessite des investissements conséquents pour atteindre certains jalons cliniques et réglementaires. Les acteurs du secteur doivent composer avec l’incertitude liée à certains facteurs tels que les retards dans les essais cliniques et les problèmes de chaîne logistique. Pour investir dans ce secteur, il faut de l’expérience et une expertise particulière. Ce sont précisément les attentes que les entreprises devraient avoir envers leur fournisseur de financement par dette de risque. L’endettement peut constituer un outil performant pour accélérer la recherche et le développement, investir dans la création de laboratoires, accroître la liquidité de trésorerie et renforcer le bilan. Ce mode de financement peut également servir d’assurance en cas de dépenses imprévues, de retards dans le développement clinique ou de ralentissements des marchés boursiers. Avec une structure et des modalités adaptées, les capitaux levés auprès des investisseurs en capital-risque peuvent être investis dans des activités de création de valeur.

Ce qui distingue le financement par dette de risque des prêts traditionnels

Les prêts à terme classiques sont généralement réfractaires au risque et réservés aux entreprises stables qui ont une trésorerie positive. Ces prêts sont souvent garantis par des actifs corporels et assortis de clauses obligeant les sociétés à atteindre certains objectifs de revenus prédéfinis ou à disposer de plusieurs mois de liquidités.

Les entreprises en démarrage du secteur des sciences de la vie sont axées sur la propriété intellectuelle, ne génèrent pas encore de revenus et utilisent beaucoup de liquidités. De toute évidence, elles ne remplissent donc pas les conditions préalables d’un prêt traditionnel. Le financement par dette de risque offre une option de rechange qui est spécifiquement adaptée aux besoins uniques des entreprises en démarrage. Au lieu d’être conditionné à la trésorerie ou à des actifs corporels, le financement par dette de risque dépend de la capacité de l’entreprise à accroître sa valeur ainsi que celle de la société d’investissement en capital derisque qui la finance. Un prêteur expérimenté saura adapter les modalités à chaque situation, et notamment les paramètres ci-dessous.

  • Périodes de tirage prolongées
  • Périodes de versement des intérêts seulement
  • Possibilité de débloquer des capitaux supplémentaires lorsqu’un objectif clinique ou commercial est atteint

Une entreprise en démarrage peut choisir de traiter le financement par dette de risque comme une police d’assurance et s’abstenir de l’utiliser sauf en cas d’absolue nécessité. Les intérêts ne sont facturés qu’une fois le capital prélevé, et une période de remboursement des intérêts seulement est généralement prévue pour préserver la trésorerie à court terme. Si le capital n’est pas prélevé, le coût pour l’entreprise est négligeable.

Imaginez une entreprise de biotechnologies en attente des résultats d’un essai clinique : elle sait que si les résultats sont positifs, une sortie peut se profiler à l’horizon. Elle sait aussi qu’au moment de la publication des résultats de l’essai, sa position de trésorerie influencera sa capacité à négocier avec les acquéreurs potentiels. Si la société obtient un prêt par dette de risque en plus de sa levée de capitaux initiale, elle disposera d’un bilan plus solide et de l’assurance nécessaire pour prendre la bonne décision pour elle et pour ses investisseurs.

Qu’est-ce que les prêteurs offrant un financement par dette de risque recherchent ?

Si le financement par dette de risque peut représenter un outil efficace pour certaines sociétés du secteur des sciences de la vie, cette solution ne convient pas à toutes les entreprises. Les services financiers ont intérêt à faire appel à des prêteurs qui ont de l’expérience dans le secteur et qui procèdent à un examen approfondi de l’entreprise avant de s’engager. Le prêteur qui accorde des financements trop importants dans des conditions inadaptées à l’entreprise risque de faire passer les intérêts à court terme avant le risque à long terme. Les meilleurs prêteurs vous guideront et s’assureront que le prêt ne devienne jamais un poids entravant votre capacité de développement.

Tout comme les investisseurs en capital derisque, les fournisseurs de financement par dette de risque ciblent les entreprises au profil adéquat. De la même manière, les jeunes entreprises des sciences de la vie doivent rechercher un prêteur qui a déjà financé des sociétés dans ce secteur. Voici quelques questions qu’un prêteur est censé poser à une entreprise des sciences de la vie:

  • La société est-elle est train de mettre au point une technologie ou un produit unique et innovant qui améliorera de manière significative l’économie de la santé ou les normes de soin actuelles ?
  • A-t-elle une stratégie clinique, réglementaire et commerciale bien réfléchie ? A-t-elle un plan de remboursement défini ?
  • La société a-t-elle levé du capital-risque auprès d’investisseurs institutionnels qui ont déjà investi dans des technologies comparables ?
  • Les investisseurs actuels effectueront-ils des investissements consécutifs ?
  • Une équipe de gestion de la qualité et un comité consultatif scientifique ont-ils été mis en place ?

Paramètres et rendement

Les prêteurs analysent l’entreprise afin de bien comprendre son rendement. Voici certaines questions qu’ils peuvent poser :

  • L’entreprise a-t-elle une espérance de trésorerie de plus de 12 mois ?
  • L’utilisation de liquidités indique-t-elle que le financement par dette de risque aidera significativement l’entreprise ? Pourra-t-elle accroître sa liquidité de trésorerie d’au moins un trimestre ou deux ?
  • La société aura-t-elle suffisamment de capital pour atteindre le prochain objectif clinique, réglementaire ou commercial, ou la prochaine valeur-jalon ?

Le meilleur moment pour pouvoir obtenir un financement par dette de risque est peu après une émission d’actions. Autrement dit, un prêt par dette de risque s’obtient de préférence bien avant d’en avoir besoin.

Structure du financement d’amorçage-investissement

Les entreprises du secteur des sciences de la vie doivent s’assurer que la solution élaborée par le prêteur répond à leurs besoins particuliers. Au moment de déterminer comment structurer le financement par dette de risque d’une entreprise, plusieurs facteurs sont à prendre en considération.

Montant du prêt par rapport aux capitaux levés

Le montant du prêt est généralement proportionnel au montant du financement obtenu, soit environ 20 à 40 % de la plus récente ronde de financement par actions ou des liquidités. L’objectif est d’augmenter la ronde de financement par émission d’actions d’un montant permettant à l’entreprise assez de latitude pour atteindre certains jalons, sans pour autant entraver sa capacité à réunir des capitaux au moment de la prochaine ronde.

Souplesse concernant le retrait du prêt

Étant donné que le financement par dette de risque est conditionniel la robustesse des investisseurs et à la capacité de l’entreprise à accroître sa valeur, les prêteurs expérimentés n’imposent généralement pas de clauses restrictives. L’objectif de ce mode de financement est de laisser le choix à l’entreprise en lui permettant de retirer le prêt au moment où elle en a besoin. Les propriétaires d’entreprises au stade pré-revenu qui envisagent d’emprunter des fonds doivent examiner attentivement les clauses restrictives figurant dans les conditions générales des institutions financières ou des prêteurs privés, afin de s’assurer qu’ils comprennent bien les répercussions qu’elles peuvent avoir sur leur entreprise, notamment dans l’éventualité où les choses ne se passeraient pas tout à fait comme prévu.

Durée relativement courte

Les prêteurs souhaitent laisser suffisamment de temps avant l’échéance du prêt pour éviter aux entreprises le fardeau de devoir respecter un calendrier de remboursement accéléré alors qu’elles tentent de minimiser les risques qu’elles prennent. Il est difficile de prédire l’évolution d’une entreprise au stade pré-revenu dans les 10 ans. C’est pourquoi les prêteurs ont donc tendance à octroyer des prêts d’une durée relativement courte. Sur le marché du financement par dette de risque, la durée moyenne d’une facilité est d’environ trois à quatre ans.

Tarification à deux volets

La tarification est un facteur majeur à considérer en ce qui concerne le financement par dette de risque. Elle comporte deux volets : le taux d’intérêt et les bons de souscription. Le taux d’intérêt est habituellement tout juste supérieur au taux préférentiel, mais il est uniquement appliqué au montant utilisé par l’entreprise.

Qu’est-ce qu’un bon de souscription ?

Dans le domaine du financement d’amorçage-investissement, le bon de souscription est une option nominale sur actions que l’entreprise donne au prêteur. Un bon de souscription procure à l’investisseur un futur droit d’achat sur les parts de l’entreprise à un prix préétabli. Le fait que le prêteur ait la possibilité de participer à la réussite future de l’entreprise en démarrage contribue à faire converger la vision du prêteur et celle de l’entreprise. Ces bons de souscription sont de bien plus petite taille que les facilités elles-mêmes (du point de vue des points de base).

Ce que vous devez savoir avant d’obtenir un financement par dette de risque pour votre entreprise en démarrage du secteur des sciences de la vie
Les prêteurs de dette de risque ne sont pas tous identiques, de sorte qu’il est important d’envisager soigneusement toutes les options qui s’offrent à vous. Comme il s’agit d’un partenariat, idéalement, vous avez avantage à choisir un prêteur capable de refinancer et de majorer votre prêt à mesure que vous vous développez, et qui peut continuer de financer l’entreprise jusqu’à l’échéance. Voici quelques facteurs à prendre en considération :

● Quelle expérience le prêteur a-t-il dans le secteur des sciences de la vie ?
● Est-il disposé à vous accorder une période de tirage prolongée ?
● De combien de temps peut-il prolonger la période de versement sur intérêts seulement ?
● Le prêteur peut-il évoluer au même rythme que vous ?
● Est-il en mesure de fournir des produits et services qui peuvent aider votre entreprise à se développer à long terme ?

Posez toutes les questions nécessaires pour vous familiariser avec le processus d’approbation du prêteur et comprendre comment il structure ses prêts. N’hésitez pas à demander à quelle fréquence il compte communiquer avec vous et comment il réagira si l’entreprise n’atteint pas ses objectifs. Certains fournisseurs présentent leurs solutions comme du financement par dette de risque, mais font preuve d’une diligence minimale, offrent un taux d’intérêt déraisonnablement élevé et ne demandent aucun bon de souscription pour les inciter à vous soutenir dans les périodes difficiles. Compte tenu de la complexité de cet instrument de créance, il est recommandé de faire affaire avec un cabinet juridique qui a de l’expérience en financement par dette de risque.

RBCx propose désormais du financement par dette de risque aux jeunes entreprises du secteur des sciences de la vie financées par du capital derisque à toutes les étapes de leur croissance, des essais précliniques à la commercialisation. Nous travaillons avec certaines des entreprises et certains des générateurs d’idées les plus innovants du Canada dans le domaine des sciences de la vie, transformant notre expérience, nos réseaux et notre capital en avantage concurrentiel afin de favoriser un changement durable. Parlez dès maintenant à un conseiller spécialisé en sciences de la vie chez RBCx pour en savoir plus sur la façon dont nous pouvons aider votre entreprise à croître.

Cet article n’offre que des informations générales. Il est à jour à la date de publication et ne constitue pas un avis juridique, financier ou autre conseil professionnel. Un conseiller professionnel devrait être consulté au sujet de votre situation particulière. Bien que les informations présentées soient considérées comme factuelles et actuelles, leur exactitude n’est pas garantie et ne doit pas être considérée comme une analyse complète des sujets abordés. Toutes les expressions d’opinion reflètent le jugement de l’auteur ou des auteurs à la date de publication et sont sujettes à changement. Aucune approbation de tiers ou de leurs conseils, opinions, informations, produits ou services n’est expressément donnée ou implicite par RBC Entreprises Inc. ou ses sociétés affiliées.
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